1. Enjeux liés à la présence de courants vagabonds
1.1 Impacts liés aux courants vagabonds
Tout courant électrique généré par une alimentation artificielle cherche le chemin de résistivité le plus faible pour revenir à sa source. Une conduite en acier ou fonte offre une résistance faible à ses courants de retour qui auront tendance à l’utiliser comme conducteur.
Les courants vagabonds provenant de réseaux en courant continu peuvent causer d’importants dégâts de corrosion sur des structures métalliques enterrées ou immergées. En particulier, des structures horizontales enterrées de grande longueur, par exemple des canalisations et des câbles avec des gaines métalliques, peuvent risquer de subir ce type de corrosion. La corrosion peut également affectée des pièces spéciales du type vannes, té, coudes manchons… Ainsi que tout autre élément métallique non revêtu.
Les dégâts peuvent apparaitre même sur des tubes de canalisations ne présentant pas de continuité électrique (courants entrants et sortants sur l’objet particulier).
La norme NF EN 50162 indique que les interférences sur les tuyaux de fonte enrobés doivent seulement être envisagées dans des zones avec de forts gradients de potentiel (par exemple excédant 200mV par longueur de tuyau individuel).
En effet le sectionnement électrique du réseau ne l’immunise pas totalement de la circulation de courants vagabonds dans les tubes individuels. Si l’on considère un tube en fonte sur sa longueur, handicapé de plusieurs défauts de revêtement sur sa surface, des courants résultant d’influences extérieures peuvent circuler au sein de celui-ci. Dans ce cas il en résulte une polarisation sur les zones d’entrées de courants et une corrosion sur les zones de sortie de courant.
Dans la mesure où les dégâts causés par la corrosion peuvent apparaître même si le temps d’exposition aux courants vagabonds est très court, il est essentiel de prendre des mesures de prévention dès le départ et de vérifier leur efficacité régulièrement.
Contrôle Annuel d’un poste de drainage
La figure ci-dessus présente en exemple le contrôle annuel EAU du GRAND LYON 2015 du poste de drainage BS01DPP raccordé entre la conduite d’eau « âme acier béton » Ø1800 et la sous station SYTRAL située boulevard Niels Bohr à Villeurbanne.
La courbe rouge indique que les passages de courants circulants uniquement dans le sens négatif, avec des pointes d’intensité jusqu’à 60A. La courbe noire présente des amplitudes de potentiel de la conduite par rapport à une sonde Cu/CuSO4 jusqu’à 1V dans le sens négatif. La courbe verte est le relevé de tension entre Rail et Tube. Cette figure démontre que les fortes amplitudes de courant sont liées au trafic ferroviaire.